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Le street art dans la pub


Le britannique INSA, un anglais devenu incontournable dans le monde du Graffiti et notamment célèbre pour ses GIF-ITI, a récemment coopéré avec Ballantine's pour créer la plus grande peinture animée du monde. Une fresque réalisée à partir d'images prises par des satellites.


Les collaborations de ce genre, où fusionne street art et monde de la communication sont de plus en plus nombreuses.

 Le street art, un succès planétaire

Un nouveau type de visite guidée est en train de voir le jour, de Paris à Lisbonne en passant par Rio, les city-tours portant sur l'art urbain se multiplient, signe que la rue est en passe de devenir la plus grande galerie du monde. D'origine new-yorkaise le graffiti s'est mondialisé jusqu'à devenir un art urbain tout entier, avec la naissance de stars du genre. Du très célèbre Banksy dont les œuvres atteignent des prix rivalisant avec ceux de l'art contemporain, à l'américain Shepard Fairey qui commercialisent tee-shirt, casquettes et bibelots, le street art s'institutionnalise.


Des artistes au service de la publicité

D'un discours souvent révélateur de tensions sociales, on a vu apparaître des messages plus mercantiles. Ainsi l'artiste Mark Jenkins a récemment collaboré avec la croix-rouge française en faveur des personnes âgées isolées.


Des associations à but non-lucratifs mais aussi des collaborations avec des marques. Comme vu précédemment,  INSA et Ballantine's, mais aussi comme Kronenbourg et l'artiste Kashink, ABSOLUT et son opéation "Absolut open Canvas", ou encore Eastpak qui a fait customiser vingt sacs par des artistes du street. Les exemples sont nombreux, mais reste la question de cet étrange alliance, le street art et la publicité ne sont ils pas contre nature?

Un mariage pour le meilleur et pour le pire.

Longtemps assimilé au vandalisme, le street art n'a demandé la permission à personne, sans producteur, mécène ou validation commerciale, il s'est construit dans la rue où n'importe quel mur pouvait devenir un terrain de jeu. Souvent politique, les prouesses techniques vont même
jusqu'au "brandalism" afin de dénoncer la propagation de publicité au sein de l'espace public.
"(Confisqué)" de Know Hope (Isr)

Pourtant les collaborations entre artistes et publicité, se font de plus en plus souvent, et si elles suscitent de nombreux débats, elles restent pour la majorité des créations pour des marques qui appartiennent et relèvent du monde du street art (Umbro, Eastpak, Converse, Obey, Nike, Lacoste...), mais elles peuvent aussi parfois donner lieu à d'étranges résultats. Ainsi Monoprix a dévoilé en septembre dernier une collection "street art" qui n'avait de référence avec l'art urbain que le nom. D'autre collaborations peuvent sonner faux à l'instar des "Os pixadores", un mouvement très contestataire de Sao Paulo qui se retrouve dans une vidéo pour Puma...

Les marques peuvent donc se saisir de cette tendance, car le street art reste un art qui ne se veut pas élitiste, et qui en s'associant à des marques peut transformer l'affiche publicitaire en œuvre d'art pour le consommateur (voir ici ). Un art de tous et pour tous, qui par nature est en phase avec l'âge de l'image, de l’instantanéité d'internet et des nouvelles technologies. Avec des artistes réunis autour d'une même idée : œuvrer au sein de l'espace public, dont la publicité fait partie intégrante. Le graffiti peut donc trouver une place légitime dans une campagne d'affichage afin de retrouver sa fonction d'art urbain. En revanche les marques  se doivent de rester fidèle à cet esprit au risque de transformer cette discipline en simple marchandise.